Algarve sous la Neige !
Pendant les mois de janvier et février l’Algarve se couvre de son manteau blanc !
Pas celui du nord, mais celui plus léger de la pointe la plus occidentale de l’Europe. Les vallons se recouvrent d’un voile blanc mais ce n’est pas de la neige !
Mais des fleurs d’amandiers, la magie de la nature agit alors comme un peintre devant son chevalet et nous peint des tableaux tous plus féériques et magiques les uns que les autres.
C’est un véritable spectacle, la région se couvre d’une brume blanche annonçant la venue prochaine du Printemps, alors que les températures sont les plus basses de l’année. Ce spectacle vivant a inspiré de nombreux poètes et des légendes qui se transmettent de générations en générations.
Il en est une qui est si belle que nous ne résistons pas au plaisir de vous la présenter :
La légende des amandiers en fleur de l’Algarve
Il y a bien longtemps, les Maures étaient installés et vivaient en Algarve, un roi arabe qui était marié à une jeune princesse venue des terres froides du Nord de l’Europe. La jeune princesse était si belle, et si différente avec ses cheveux d’or et ses yeux clairs, qu’elle faisait la joie du roi et de son peuple. Le mariage royal dura de nombreux jours et la princesse reçus des cadeaux de tout le royaume et bien au-delà.
Mais, elle demeurait triste.
Son époux la couvrait de plus belles soies, des plus beaux bijoux, elle demeurait toujours aussi triste. Un jour, elle se confia et lui avoua que son pays lui manquait beaucoup, que les paysages enneigés de son enfance lui revenait sans cesse en tête.
Le roi pour qui rien n’était impossible eut une merveilleuse idée pour redonner à sa princesse son sourire et la rendre heureuse. Il fit planter dans tous son royaume, l’Algarve, des amandiers à perte de vue. Tant est si bien, qu’aux premiers mois de l’année, les arbres se couvrirent de leurs milliers de fleurs blanches que la princesse pu admirer du haut des remparts de son château (on aime à croire que ce fut du château de Silves !). Elle eu alors la vision d’un champs recouvert de neige jusqu’à l’horizon, elle revoyait ainsi sa terre d’origine. Chaque année, elle attendait avec impatience le retour des fleurs d’amandiers et des paysages de son enfance.
La princesse retrouva le sourire pour toujours….
Il a neigé en Algarve ! En 1954 !
Entre le 2 et le 3 février 1954, la neige a recouvert l’Algarve en entier. Allant de 20 à 30 centimètres par endroits, l’Algarve qui est plus connu à cette époque de l’année pour ses amandiers en fleurs au allure de printemps, a vu toutes ses villes, des campagnes et même ses plages recouvertes d’un manteau blanc. Les gens n’avaient jamais vu de neige de leur vie, ils pensaient au départ que c’était les fleurs d’amandiers qui s’envolaient mais la neige s’est belle et bien invitée en Algarve cet hiver de 54 (comme en France d’ailleurs, cf l’appel de l’Abbé Pierre…) Aujourd’hui encore, les Portugais qui ont vécu cette aventure extraordinaire s’en souviennent avec émotion. Leurs souvenirs du Portugal et de leur enfance, est toujours teinté de cette aventure « extra-ordinaire » dont ils ont gardé la vision et les souvenirs après tant d’années.
De nos jours, le phénomène est moins rare et moins intense. Il arrive que l’Algarve se couvre d’un léger voile blanc, éphémère de neige fondante, mais sans aucune comparaison à ce fameux hiver de 1954.
Pour le plaisir des yeux, nous ne résistons pas à l’envie de vous partager les quelques photos, qui circulent sur le web, des villes que nous connaissons toutes immaculées de ciel bleu !
Jardin de Tavira, février 1954
Avenue de la République, Olhão, février 1954
Marché couvert de Loulé, février 1954
Château de Silves, février 1954
En cadeau, pour ceux qui auront lus l’article jusqu’à la fin ….
Une citation d’un des plus grands poète Portugais, Fernando Pessoa.
La valeur des choses n’est pas tant dans le temps qu’elles durent mais dans l’intensité avec laquelle elles apparaissent. C’est pour cela, qu’il existe des moments inoubliables, des choses inexplicables et des personnes incomparables.
Fernando Pessoa